Rendez-vous citoyen sur la nature et le patrimoine : le compte-rendu

dans Culture et patrimoine, le 10 février 2017 1 commentaire

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Le mardi 17 Janvier de 18h à 20h, une trentaine de citoyens se sont retrouvés  pour  échanger, discuter sur la nature et le patrimoine mulhousien. Deux intervenants, Caroline Delaine, conservatrice du patrimoine à la mission Ville d’art et d’histoire, et Stephan Gerbeaud, chargé de mission développement durable, ont présenté les éléments de patrimoine et de nature qui ont façonné et façonne encore aujourd’hui la ville puis, ils ont répondu aux différentes questions des participants.  
 

Quel rôle joue la rivière sur le développement de la ville et sur la biodiversité ?


L'eau à MulhouseL’eau a joué un rôle majeur dans le développement de Mulhouse, ville des moulins. Elle a notamment rendu possible l’essor des activités artisanales, puis des industries textiles. Les canaux ont été peu à peu recouverts, une disparition que les nouveaux aménagements urbains réclamaient. Aujourd’hui, des rappels à leur existence passée sont encore visibles dans certains jardins et sur des sentiers. Plusieurs possibilités existent pour valoriser l’eau à Mulhouse : mise en place d’une signalétique patrimoniale spécifique, création de cheminements, organisation de visites guidées, conception de plaquettes historiques …

Sans la présence de la rivière, de nombreuses espèces ne seraient pas présentes dans l’agglomération. Car, dans l’eau, ne nagent pas uniquement des poissons, mais aussi des insectes aquatiques, des larves de libellules, des canards, des oiseaux. L’eau est réellement source de vie et de diversité des milieux. L’Ill et sa ripisylve (végétation poussant le long des cours d’eau et spécifique à ce milieu) constituent une véritable colonne vertébrale de la nature pour Mulhouse qui accueille des oiseaux migrateurs venus de Scandinavie et abrite une quinzaine d’espèces animales protégées.  Nombre d’entre vous ont ainsi déjà observé des canards hivernants, mouettes rieuses, cigognes, grands cormorans, grenouilles vertes, harles bièvres, martin-pêcheurs et bien d’autres espèces animales encore… La rivière est à la fois un réservoir de biodiversité et un corridor écologique.

 

D’où viennent les ragondins et comment ont-ils été implantés ? Pourquoi sont-ils plus nombreux à certaines époques ?  Y a-t-il des renards en ville ? Comment expliquer la présence de la renouée du Japon ? Les cygnes sont-ils protégés ? 


Mulhouse accueille une très grande biodiversité. Les nombreux cygnes tuberculeux présents sur les points d’eau ne font pas partie des espèces dites protégées ce qui ne les empêchent pas d’être spectaculaires. On peut, par ailleurs, apercevoir de trop nombreux ragondins, souvent confondus avec les castors. Ces derniers, originaires d’Amérique du Sud, ont été introduits au XIXe siècle pour le commerce de la fourrure. Catégorisés comme « espèce envahissante » (un couple donne naissance à 16 jeunes par an en moyenne !), ils font l’objet d’une vigilance accrue car ils dégradent les berges en creusant des galeries où l’eau s’infiltre, font des dégâts dans les jardins et, 40% des individus sont porteurs de maladies.

Pour rappel, il est interdit de les nourrir.

La nuit, on peut rencontrer des renards qui viennent se nourrir dans les poubelles en pleine ville de Mulhouse. 
Du côté de la flore, la renouée du Japon a initialement été introduite pour le fleurissement des jardins. Elle est également très appréciée des apiculteurs. Mais elle est devenue extrêmement invasive le long des cours d’eau par sa compétitivité extraordinaire et sa capacité à ne pas laisser passer la lumière jusqu’au sol : aucune autre plante ne peut se développer sous son feuillage. 
 

Comment créer de nouveaux espaces urbains sans empiéter sur la nature ? Peut-on prévoir de créer des coins protégés pour certains espaces ? Peut-on envisager de mettre en place des jardins partagés ?
 

Il existe de nombreuses possibilités d’adaptation qui peuvent être compatibles mais cela nécessite un minimum de réflexion.

En effet, la fréquentation humaine ne pose pas tellement de problèmes car la plupart des espèces animales sont  des espèces nocturnes. L’essentiel est de ne pas dégrader les différents habitats naturels essentiels.
Par ailleurs, on pourrait limiter le passage des promeneurs pendant la période sensible du début de printemps (nidification et élevage des jeunes) sur certaines portions et créer des zones refuges localisées protégées des promeneurs. 
Sur Mulhouse, il existe déjà quatre sites de jardins partagés sur des terrains appartenant à la Ville : Filature, Maison des Berges, Neppert-Graine de quartier, Bourtzwiller. D’autres sites de jardins partagés existent sur des terrains de centres sociaux, de bailleurs sociaux,… De nouveaux sites seront développés courant 2017.


 

Peut-on envisager un retour de la pratique des baignades ? 
 

L’entretien des rivières, qui nécessitait un nettoyage régulier tout en soulevant la question du respect de la biodiversité, a été abandonné. Les normes de sécurité et d’hygiène sont aujourd’hui plus contraignantes que dans le passé, et l’emprise de la rivière est plus importante.
De plus, l’autorisation d’une baignade nécessite aujourd’hui d’organiser une surveillance permanente.
Enfin, la profondeur actuelle de l’eau ne permet pas de se baigner. Toutefois, un accès à l’eau peut être envisageable. 
 


Les rendez-vous citoyens s’adressent aux Mulhousiens et Mulhousiennes qui désirent se nourrir de sujets sur le vivre-ensemble et qui souhaitent disposer de ressources et d’outils pour mieux participer à la vie locale. 

Pour connaître les dates de ces rendez-vous, consultez la page « agenda »

 

A lire sur le site :
Balade urbaine du 7 janvier 2017 : ce qu’ont dit les participants